Un GEM c’est quoi ?

Eliot Baldovich

« Introduits par la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, les Groupes d’entraide mutuelle (GEM) sont des dispositifs essentiels dans le paysage de la compensation du handicap et de la restriction de la participation à la vie sociale.
Le GEM est un outil d’insertion dans la cité, de lutte contre l’isolement et de
prévention de l’exclusion sociale de personnes en grande fragilité.
Il est organisé sous forme associative et constitué entre personnes ayant des troubles de santé similaires les mettant en situation de vulnérabilité et de fragilité ; il offre un espace pour se soutenir mutuellement dans les difficultés rencontrées, notamment en termes d’insertion sociale, professionnelle et citoyenne.
Les GEM sont dédiés aux personnes présentant un handicap résultant de
troubles psychiques, d’un traumatisme crânien ou de toute autre lésion
cérébrale acquise.

La genèse des GEM
Dès les années 1960, se sont développés des « clubs » thérapeutiques pour les usagers de la psychiatrie, le plus souvent à l’initiative de soignants, à travers la Fédération Santé Mentale Croix-Marine (aujourd’hui Santé Mentale France) ; ce sont ensuite les usagers eux-mêmes ou leurs familles et proches, à travers la FNAPSY1 et l’Unafam2
qui ont développé ce type de dispositifs portés par des associations loi 1901 afin d’en assurer l’existence légale.
Ces structures atypiques, non médicalisées, non sectorisées, avaient pour but de lutter contre l’isolement des personnes, les ruptures de liens à la sortie de l’hôpital et indirectement de réduire les (ré)hospitalisations en facilitant une insertion ou une réinsertion sociale grâce à des accueils, des ateliers et des sorties. Elles ont servi de base à la promotion de ce type d’action, notamment dans le livre blanc de la santé mentale de 2001, co-écrit par la Conférence des présidents de commission médicale
d’établissement (CME) de centres hospitaliers spécialisés (CHS), la Croix-Marine, la Fnapsy et l’Unafam, et à l’introduction des GEM dans la loi du 11 février 2005.

Les GEM ne sont pas des structures médico-sociales au sens de de l’article
L. 312-1 du Code de l’action sociale et des familles. Ils ne délivrent ni soins ni prestations, et l’adhésion au GEM n’est pas conditionnée à une orientation par la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH).
On préférera à ce titre le terme de « membre » du GEM, ou d’« adhérent », à celui d’ « usager », qui fait référence à une prise en charge par une structure sanitaire ou médico-sociale.
(…)
Tous les départements de France comptent au moins un GEM ; leur répartition étant variable sur le territoire, compte tenu de déploiements plus ou moins anciens et d’implantations associatives plus ou moins marquées selon les territoires, l’objectif est de rééquilibrer cette offre et de développer de nouveaux GEM. »

1.Fédération nationale des usagers en psychiatrie
2.Union nationale des familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques

Source : LES CAHIERS PÉDAGOGIQUES DE LA CNSA / LES GEM
www.cnsa.fr/documentation/cahierpedagogique_gem.pdf

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