Thérapies : le modèle systémique

Les événements de la vie, l’environnement dans lequel on évolue peuvent nous sembler parfois complexes au point que l’on se sente dépassés par ce qui nous arrive, les émotions qui nous envahissent… Quand on se trouve confrontés à ce sentiment d’impuissance, consulter un psychologue peut être une solution pour en parler, travailler sur ce qui nous pose problème afin de continuer à avancer malgré tout. Mais face à la diversité des approches thérapeutiques, il est parfois difficile de faire son choix.

Ci-dessous un petit focus sur la systémie, un modèle thérapeutique qui a recours à des approches très variées afin de s’adapter au mieux à l’individu et son environnement, selon ses besoins et attentes spécifiques.

PARLONS SYSTEMIE…

Le modèle systémique est une vision d’accompagnement théorique et pratique qui considère le monde dans son mouvement et dans sa totalité, c’est-à-dire qu’il considère l’individu dans sa globalité et dans son environnement, où se jouent des interactions en perpétuelle évolution. C’est un état d’esprit et une éthique issue non seulement d’une multidisciplinarité (biologie, histoire, psychologie, psychiatrie, anthropologie, philosophie, art, etc.), mais aussi d’un contexte historique singulier. En effet, la systémie a vu le jour après la 2ème guerre mondiale, principalement suite aux émigrations européennes vers les Etats Unis d’Amérique où elle s’est théorisée et a connu son essor.

Les différentes approches thérapeutiques en systémie peuvent se baser sur l’intergénérationnel, la psychanalyse, le comportement, etc. Ces dites approches systémiques s’intéressent à la manière dont l’individu considère et construit son réel et son monde propres, plutôt qu’aux seuls symptômes qui en découlent. Elles se basent sur ce que l’on peut faire ensemble en tant que levier favorable au changement, autrement dit, qui s’oppose à la stagnation.

La systémie propose des méthodes propres à elle mais n’exclut donc pas les autres (comme la psychanalyse par exemple), elle les appréhende comme un plus et un tout. Elle procède en utilisant de multiples outils : jeux de rôle, simulations, hypnose, jeu de l’oie, « constellations familiales », généalogie et génogramme (arbre qui permet une lecture et interprétation des relations entre les membres d’une famille), mais aussi « objets flottants » (outils, techniques et méthodes d’entretien ludiques), « sculpture humaine » (représentation de nos réactions et postures selon les situations, exprimant des émotions), prescription (demande ou exercice que le thérapeute recommande pour un travail sur soi : parler à un inconnu dans la rue…), et bien d’autres encore.

Faire le choix d’une thérapie systémique, c’est considérer et appréhender le contexte dans lequel se situe la personne et/ou le groupe accompagné dans sa singularité, sa temporalité, son environnement (culturel, social, identitaire, etc.). Pour ce faire, la thérapie doit s’adapter et se remettre en question.

Elliot Baldovich

Afin qu’un accompagnement soit efficace, constructif et éthique, il doit se baser entre autres sur les notions de résonnance (avec ce qui nous entoure) et de résilience (potentiel à surmonter un événement ou une situation difficile).

Le thérapeute systémicien n’est pas un observateur extérieur, il est impliqué, immergé, acteur dans la situation, sans hypothèses préconçues mais plutôt avec des stratégies. Son rôle est de collaborer avec la personne, le groupe ou la famille afin d’offrir des possibilités de changement. Il s’agit d’activer ensemble un processus révélant les compétences de la personne, voire même parfois lui faire savoir qu’elle ne sait pas qu’elle sait…

Enfin, les préoccupations de la thérapie systémique révolutionnent les rapports humains en matière de communication (à travers la parole, le geste, le silence, l’émotion par besoin et par instinct), et en matière de liens (étude de la relation à l’autre au-delà d’un focus sur l’individu). En ce sens, la systémie propose une contre-lecture des faits et de l’histoire de l’Homme qui a pu être réduit à une simple entité en excluant ou ignorant ce qu’il est dans sa globalité, dans son milieu, à tel moment etc.

Finalement, cette discipline est une philosophie visant à nous faire progresser, vivre ensemble, être libres, et surtout, heureux et accomplis.

Rafik Belfodil, travailleur social

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