Parcours de vie

Moi je sortais la nuit, j’avais pas envie qu’on me voit fouiller dans les poubelles. Je rencontrais les bad- boys junks la nuit. Eux c’était des aguerris, y’en a ils arrachaient les sacs, d’autres traumas s’étant déjà fait violer en prison. Des gars qui touchaient dans le dur, le sordide, le vrai… Les ptits loulous…

Tu survies à des naufrages, tu t’appuies sur une planche, une branche, sans trop de prédateurs, quand tu as connus des prédateurs tu sais mieux les reconnaître, tu fabriques le radeau, le bateau, tu peux supporter les tempêtes, les vents force 4, force 6 puis force 7, voilà, rock’n’roll. Maintenant tu te laisses pas aller, on peut revenir des choses terribles mais il faut déjà avoir au fond de soi un cœur et une cervelle.
Hélas ou heureusement mais quelque part l’expérience et la connaissance de douleurs, et depuis quand on s’en prend plein la gueule ça compte.
Si on ne fait pas attention aux autres on e peut pas faire attention à soi. Moi les gens je les réveillent. Si tu veux t’en sortir faut de l’énergie en soi-même.

Le parcours psychiatrie non merci, si c’est pour parler suisse, lentement commmme çaaaaaaaa je peux le faire sans être écrasé par des médicaments… Je comprends pourquoi des gens font appel à la psychiatrie mais c’est pas assez correspondant aux besoins de soin et de reprise de forces pour actionner par soi-même pour beaucoup de gens.

Beaucoup de gens connaissent que tard la souffrance

On était des punks, on était No Futur. On pensait qu’on allait mourir à 20 ans, ça m’embêtait vraiment mais je pensais que c’était mon carma. On avait préparé un monde pour moi, celui qu’avait installé mes parents. Dans la vie tu peux être bien nés, mal… Tu es bien nés parce que tu né dans les quartiers sud… Tu es mal né parce qu’il y a la guerre, parce que ton père est ouvrier, parce que les déterminants sociaux,. Les clichés de la vie, un père alcoolique, une mère qui prend des cachetons, les disputes, les violences et après si ta mère elle t’envoie faire le tapin dans la rue parce qu’elle touche plus les allocs eh en tu y vas. Tu es un minot, y’a les junkies qui te mette les mains dans les poches, y’a les homos qui veulent ton cul, même les ménagères certaines elles t’aident mais elles sont intéressées… Elles te voient comme une carotte fraîche et elles ont envie que tu passes à la marmite. Les gens ils t’aident pas toujours sans attentes derrière… Et d’un côté des fois j’étais contents d’être materné …Tu es clochard et le lendemain on te fait roi…

Mon père c’était un ultra-violet, ils ont fini par divorcé, et ma mère elle nous a fait la misère à nous, ses enfants, puis elle nous a mis à la rue moi puis mes deux sœurs. Moi j’ai longtemps pensé que c’était mon père qui l’avait détruite et qu’elle jetait son mal-être sur nous. Mais elle el s’est remarié avec un gars fonctionnaire et rebelotte ! Elle n’était pas intelligente, elle voyait que son petit confort.

Les gens auraient besoin de bien d’autres choses que se reproduire et accéder à toujours plus de confort, d’attente du genre ma mère si je rentrai avec un pantalon troué elle me crevait…Vipère au poing c’est rien à côté de ce que c’était à la maison. Et dehors c’était la haine raciste pour moi, j’étais traité de sale arabe par des ados mais aussi par des adultes, c’était les années 60, 70 encore, dans le 7ème … on n’avait pas de télé, on ne suivait pas les événements au Moyen-Orient et au Magrheb. Je me voyais comme le ramasseur de coton. Je me soumettais, de temps en temps j’avais des répits mais c’était violent, il fallait être sur ses gardes, pas trop ce détendre.
Quand tu es petits et que tu te fais traiter de bougnoules avec ta sœur et que tu te fais rouer de coups par un adultes tu pleures, tu es choqué, tu encaisses, tu survies, mais quand tu rentres ta mère c’est Hitler à la maison. Elle t’apprend à voler, elle reçoit des hommes, elle frappe.

A 9 ans j’ai compris qu’elle était folle, j’étouffais, l’angoisse était totale mais je pensais même pas m’échapper, j’étais dans un trou profond, j’entendais une bête qui gémissait en moi, des névroses et des tocs sont arrivés. J’ai construit des défenses pour gérer ma propre folie. Différente de la vraie folie, celles de ceux qui détruisent les autres pour construire leur opulence.
Moi j’ai subi la torture mentale à la maison. Comme dans les camps.
A 17 ans on m’a dit c’est l’armée ou les Baumettes. J’ai été à l’armée. J’ai écris un livre qui va être édité où j’explique tout ça
Dans mon livre je parle des mes chances. J’ai grandi dans le 7ème, la plupart des petits avec qui j’ai grandi eux ils avaient une vie normale. Eux leurs 1ères douleurs c’est quoi c’est genre se casser le ras en tomant de vélo et y’a souvent la maman qui les rassure tout de suite pour qu’elle s’éloigne la douleur, pour y échapper alors que quand tu es confronter seul à la douleur tu dois apprendre à gérer ça par toi-même et de fait ça te fais réfléchir, trouver des stratégies mais ou et aussi t’endurcir.
A partir de là quand tu ne sais pas vraiment ce que c’est la douleur. Et c’est un peu pareil les douleurs sentimentales, elles se vivent pas pareil selon les intensités que tu as côtoyé. Ceux et celles qui grandissent dans des cocons souvent ils tombent au fond du trou moral dès que la moindre amourette en plastique les rend malheureux c’est la fin du monde. La plupart ils sont pas habitués à souffrir alors ils ont « un retard sur la vie »…Je veux dire sur « ce qui va être à affronter la vie » .
Je pense que j’ai découvert certains secrets de la vie, j’arrive à être heureux parce que je sais que je mourrai mois con. Quand on a eu une vie comme mo, c’est sûr on se dit pas qu’elle a été tristounnette ! Tu sais j’ai connu ceux et celles des grandes famille qui disent « moi, j’ai une destinée » et ils ont déjà de la supériorité parce qu’ils pensent que c’est eux qui font l’Histoire.

Moi je sais que quand on est dans sa tête et ses pompes ça roule. L’amour c’est l’intelligence à on escient, avec la tendresse et tout le reste. Le sens de perpétuer la vie il est pas inné non plus. Tous les parents sont loin d’être comme cette poule que je regardais avec ses petits derrière elle, il s’est mis à pleuvoir et elle a pris tous les petits sous son aile. Naturellement parlant on est pas égaux chez les humains. Y’a ce que j’appelle « les sacrifiés » de la société. Les gens quand ils en ont bavé ils espèrent accéder à mieux, ils deviennent aigris si les noeuds se soignent pas.

Moi qui suis né le marasme de l’hypocrisie, dans le mensonge absolu. Aujourd’hui à mon âge je suis tellement heureux d’être libre dans ma tronche et d’avoir vécu comme ça. Je suis allé vers des gens qui construisent des trucs qui me parlent. Chaque dénouement t’apprends de nouvelles choses. Faut dénouer, j’suis pas qq qui attend à se plaindre ni un revanchard de la vie … La roue elle tourne, faut se lever le cul et les méninges aussi

Le Daron Rouge

La Rue

La vie qui pourrit l’âme.
Elle me regardait avec les yeux de l’amour et elle chantait de belles couleurs qui te percent le cœur et l’esprit.
Je respirais ses paroles et transpirais mon chemin circulaire.
Pas de répit pour l’apprenti sage.
Les miroirs embrumés se succèdent.
Le temps disparaît derrière les gens, des étoiles factices les dirigent ; l’opposé m’éblouit, mes sens ne sont plus interdits.
Une marée ondulante me transporte vers l’inconnu.
Je vois tous les visages qui se dérobent dans la rue des caprices de la vie, la vie qui pourrit l’âme.
Et mon âme-son n’a pas d’états d’âme pour l’âme sœur éthérique.

Le Daron rouge
Conseiller technique de Savoir Vivre…

Alicia Bonneille
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