Ment-Songes

La pluie a recouvert le brouillard ordinaire.
Non moins ordinaire, l’homme regarde la ville de béton, songeant à cette vie de pierre.
« Rendons les mensonges », pense-t-il.
Soudain son désappointement l’enserre sans mot dire, et le dépose dans un écrin envahi de discours prolixes.
L’homme est submersible et commence à étouffer, assourdi par les galipettes sonores que lui impose cette tempête orale impromptue.
Par le pouvoir du fric viscéral, il décide de jouer la partie, aux dés dramatiques, pièces théâtrales, chèque de vigne, nu comme un verre vide…
« Prière de faire carrière » retentit au milieu du vacarme, dominant l’insurmontable.
Dès lors il se sent aiguillé vers le revêtement couleur néant de la geôle et aperçoit ce qui lui semble être des aspérités sur les parois, pourtant noyées dans ses larmes.
Classer cette folie, fouler les envies… refouler.
Piqûre de secte, la peur au fusil, mise en marche incontrôlée des fonctions virales. Il sait pourtant qu’il n’a plus d’amour propre, mais une haine sale.
Il vit un mariage d’intérêt, il s’est donné à “ça”, il boit le liquide cloué sur la planche à clous tel un fakir, comme un dernier arrangement avec l’écran/écrin.
Voyage piquant, épisode-romance, saison chaude.
Retour vers le passé, puis vers le futur glacé. 
Qui a avalé la clef de cette prison ? Il fouille maladroitement et au hasard dans ses poches et en trouve une. Il ne sait que faire. Le froid commence à se répandre dans la cellule, dans ses cellules, il a mal. Alors il mange la clef.

[striknin]19

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