C’est l’hallu pour la première fois j’ai gobé des Artane. Dès lors je me suis fait un délire de merde mais tellement réaliste qu’aujourd’hui je ne sais toujours pas si certaines phases étaient des délires ou si ces quelques scènes étaient vraiment réelles. C’est très perturbant. Je me souviens que quatre ou cinq personnes sont venues chez moi et ne voulaient plus sortir, pour pouvoir entrer chez moi ils se sont fait passer pour Engie. Ils sont entrés chez moi et m’ont squatté, deux filles et trois garçons. Cela semblait tellement réel que j’ai encore quelques doutes. Ils se sont fait à manger, certains se faisaient des rails de coco, ne voulaient pas sortir. J’ai demandé de l’aide à Nouvelle Aube. Heureusement Jihane était présente ce jour-là, tout en me demandant de me calmer, elle m’a demandé avec aplomb de lui expliquer ce qu’il m’arrivait.
Je n’arrive pas à comprendre comment notre cerveau peut avec l’aide des cachetons, créer des scènes tellement réalistes que l’on ne distingue plus le vrai, du faux. J’ai eu des discussions très éméchées avec des personnes apparemment. C’est dur lorsqu’on revient à la réalité de se dire que l’on a agi comme un « psychopathe », car je me souviens être sorti gratter des clopes, mais à pied, nu sous une fine pluie en revenant chez moi. Suis tombé sur quelques jeunes qui volaient des chiens et des chats en leur envoyant des croquettes pour les appâter et les mettre dans des sacs et dans le coffre de la voiture, et malheureusement le trafic d’animaux existe vraiment, par chance lorsque je suis remonté avec ma chienne, ils étaient tranquillement allongés sur mon lit. Je ne vous dis pas quelle fut ma réaction lorsque j’ai compris que j’avais halluciné…
Comment peut-on voir, ou faire des actions, se persuader qu’elles sont réelles, alors qu’elles ne le sont pas ? De plus c’est super dangereux d’être persuadé que c’est vrai, je me suis senti en danger imminent, suis descendu réellement, nu dans la rue, par chance il était trois quatre heures du mat, les trois-quarts de mes connaissances n’étaient pas présente, en tous cas je n’ai eu aucune réflexion après ces deux nuits et jours. Dans cette nuit-là j’ai eu un cul aussi gros à la Porte d’Aix, car si l’on m’avait aperçu, l’info aurait circulé, de là je serai passé pour un cachetonné, de là les pointes auraient fusé, et ma réputation en aurait pris un sacré coup, alors que cela m’a pris des années à la mettre à jour, après maintes bagarres comme un chiffonnier en mangeant le goudron, mais ces bagarres étaient justifiées, il fallait que je fasse mes preuves. J’ai aussi cru voir des personnes se piquer chez moi mais en vrai je sais que ces personnes sont anti-piquouses. Pour démêler le vrai du faux, j’en ai revu certaines et je suis parti à la pêche aux infos. Je leur ai demandé si on avait passé la soirée ensemble, elles m’ont répondu que non. J’y suis pas allé comme un bourrin à leur demander si elles se sont calées chez moi. Je crois que les vrais ennuis seraient apparus, et réels ceux-là. De quoi se faire casser la bouche bien comme il faut. Une fois encore j’ai eu le cul bordé de nouilles. Tout cela me rappelle les expériences menées par la CIA dans les années 60 qui faisait croire au patient, parfois à son insu, en leur mettant le prod dans le thé ou le café, certains se sont pris pour des oiseaux et ont sauté du quinzième étage de leur hôtel. Tout était bon pour prendre le contrôle de leurs victimes. Je comprends aujourd’hui que ce n’est pas impossible de faire croire à quelqu’un que ce qu’il fait, c’est pour la bonne cause.
Le retour à la vraie vie est rempli de questions. Est-ce que j’ai été violent ? Qu’est-ce qui était fixe, alors que ça ne l’était pas ? Tant de scènes se sont déroulées pendant ces deux jours et ces deux nuits, que je n’ai pas fini de gamberger. A moi de ne pas réitérer mes exploits, car cela risque de ne pas être aussi simple de juste raconter. Je ne me suis pas fait frapper ! J’ai pas fini en garde à vue.
Je me suis baladé pieds nus dans mon quartier en cherchant ma chienne, persuadé qu’une équipe voulait la séquestrer, et j’y croyais dur comme fer. Je vous l’dis c’est vraiment de la merde cet ARTANE, on vit une autre vie que la sienne, un comportement qui n’est pas habituel, par chance j’ai fait de mal à personne, et personne ne m’en a fait, tout est bien qui finit bien, juste une anecdote à raconter lorsque je serai important, voilà pour moi. A moi de ne pas réitérer, car très dangereux !!!
Enfin bref, nous sommes le 18 février, je suis clair et net, et j’apprends ce que j’ai fait ces trois derniers jours, et je suis dégouté de moi. Jamais j’aurais cru dire et faire n’importe quoi encore à mon âge, parfois des choses graves qui suivant sur qui ça tombe, pourraient me mettre dans le coffre, m’emmener à la colline et me mettre une bastos dans le crâne. Je m’en veux et j’ai pris conscience que mes vieux démons m’ont rattrapé. Je vais mettre de l’eau dans mon vin, essayer de me faire discret, diminuer les consos, surtout ne plus jamais reprendre cet Artane, car ces médocs c’est le diable en personne. Celui qui dit qu’il peut en prendre sans dérailler, ni perdre la boule, devenir une personne qu’il n’est pas, je le crois pas, ce n’est pas possible. Enfin j’ai de la chance que rien ne me soit arrivé et que je n’ai fait de mal à personne, cela aurait pu être pire, et voilà.
En tous cas, je ne remercierai jamais assez l’équipe de Nouvelle Aube dont Jihane, Thomas, Myka, Jo, Julien et les autres dont le nom m’échappe, faute aux nombreuses consos de médocs, plus la surconsommation de shit.
Jeckle