La haine

Ma haine tu l’as cherché, tu l’as eue. Me pourrir la vie depuis mes 6 mois…. je trouve ça grave quand même. Je ne m’en souviens pas évidemment, mais quand mes parents me parlent de cette période d’errements de diagnostiques qui a duré 2 ans, et bien je ressens toute la détresse qu’ils ont dû avoir. En grandissant tu t’es de plus en plus imposée entre moi et les autres. Tu as fait en sorte que la douleur m’éloigne des autres et que ma différence soit une source de malentendus et de mépris.

 Jusqu’à ce que ma consommation de médicaments devienne problématique…

Tu as fait de moi une junkie, une toxicomane. Une personne qui ment et manipule les personnes autour de soi pour avoir une minute de répit dans son océan de douleur. P***** ! Regarde où j’en suis à cause de toi. Tu es fière j’espère ? En plus, maintenant que le cerveau s’y met tu dois être contente ?

Tu n’as plus rien à faire. Bravo ! Tu m’as tellement démolie que pour ce con de cerveau, la douleur est une norme et son absence une erreur à rectifier. Donc, en tant que maudite, ça fait plus de 6 ans que j’ai mal en continu, sans un jour de répit. Et ma seule échappatoire c’est les opiacées et autres drogues. Donc encore une fois, bravo à toi mon corps ! Félicitation ! Quatre fois j’ai essayé de nous tuer et quatre fois je me suis ratée… Le hic quand on est accro aux opiacés c’est qu’on développe une extraordinaire résistance envers ces-derniers. Et pour être résistant tu l’es. Enfin quand ça t’arrange.

La colère : nom féminin qui désigne une pulsion que je ressens souvent et que j’enfouis tout aussi souvent. Sentiment puissant qu’on me pousse à avoir en m’acculant dans mes plus sombres retranchements. Sentiment belliqueux qui m’amène parfois à faire des bêtises. Bêtises quelques fois létales. 500mg de morphine pour une rage inassouvie. Et une vie qui a failli enfin devenir paisible dans la mort.

Djelika Konaté

Alicia Boneille
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