La chèvre de Monsieur ce Cubain.
Je fais à manger pour deux personnes : moi.
Je sers à boire pour deux personnes : moi.
Je pisse et chie pour deux personnes : moi.
Je lis pour deux personnes : moi.
Je rêve pour deux personnes : moi.
Je jouis pour deux personnes : moi.
Je joue et me distrais pour deux personnes : moi.
Je souffre pour deux personnes : moi.
Je pense pour deux personnes : moi.
Je discute avec : moi.
Je m’ennuie pour deux personnes : moi.
Je fais des projets pour deux personnes. Je voudrais vivre à deux personnes.
Je voudrais dormir à deux personnes. Je voudrais manger à deux personnes.
Je voudrais marcher à deux personnes. Je voudrais faire des projets à deux personnes.
Je voudrais être à deux personnes. À force, mon esprit a résolu le problème : je suis devenu deux personnes.
Mathias Richard
Quand je ferme les yeux, j’imagine un monde
où la précarité n’existe pas, que chaque personne
tende une main bienveillante pour aider son prochain.
J’imagine un autre monde où les regards sont sans jugements,
souriants, et où on ne tourne pas la tête
en apercevant une personne dans le besoin.
J’imagine que chaque personne que l’on croise
dise bonjour et qu’elle propose de l’aider si besoin.
Mais malheureusement cela n’est qu’imaginaire pour le moment,
Mais croisons les doigts pour qu’un jour prochain cela puisse arriver.
Madame Marini
J’ai besoin des gens et les gens y vont mal.
Les gens vont mal. Mal. Mais mal ! Et moi je vais mal, OK je vais mal, mais je vais pas si mal que ça. Et mon problème, c’est que j’ai besoin des gens. Et les gens, y vont mal. Y vont mal, mais mal. Mal ! Et moi, je vais mal. Mais je vais pas si mal que ça. Mais le problème, c’est que j’ai besoin des gens. Et les gens, y vont mal, y vont mal, mais encore plus mal que moi. Et j’ai besoin d’eux quand même. Je peux pas faire sans. Je suis pas si mal. Mais j’ai besoin, des gens. De temps en temps. Un peu. Je fais pas semblant. J’ai mal. Des gens. De leur absence. De leur présence. J’ai mal.
Mathias Richard
Machine usée
Le temps limite la vie
La vie imite le vent
Le vent disperse les souvenirs
Des souvenirs sans nuit t et tarissent
D’autres s’enfuient et fleurissent
À travers des espaces de vie
Qui se contemplent en couleur
Sépia quantique
Le Daron Rouge