Cosmos
mal à l’aise et furieux
rangée
d’astres et de caillots –
sous l’agression première, miteuse,
excroissance
qui cravache
l’âme –
amalgame de crasse et d’amour :
Charrie-moi de tendresse univers !
déverse-moi
amortis la chute du poivrot !
dans ma capsule de bile
sous ma carrure de looser
dans mes loopings de douleur
et ma carrière débile
au dumping du néant –
mes raclées et mes démarches
mes démembrements administratifs, successifs,
mon tronc d’errements par rafales de feux –
serment d’angiomes
et d’anges trafiqués,
je sème des saisons creuses,
je m’assiste
dans la débâcle,
fidèle à mes trahisons,
à mon zombie binôme
baisant l’oracle
par toutes ses prédictions,
j’apaise ma prédation du vide en nidifiant des armes (fantômes, djinns, poèmes) que ma sueur
avale, que ma chair trafique, que mes os assimilent, que ma moelle synthétise, que mes nerfs
redistribuent, que ma peau libère, que l’air chavire et que ma sueur avale,
ainsi de suite
dans un style rabroué
qui m’effraie autant qu’il me féconde,
c’est un vertige liposucé
une supposition de dieu,
une imposition
de lèvres vers la jouissance absolue,
une déflagration de sperme bouillant
qui envahit ma chambre
et disparaît à chaque respiration,
à chaque récif et récit, j’arbore un miroir
dans un miroir et mes mouvements
ont l’instant de trop,
je rate encore la synchronisation de ma fuite –
je fais face au rituel du quotidien
qui se moque, rote mes hôtes,
mes symbiotes rafistolés d’ancêtres,
empêtrés de pardon,
mes portiques vers la rédemption,
ma connexion à l’originelle défroque,
là où mes génitrices collectionnent leurs caresses
et prient pour ma libération.
Jeremy Beschon